mardi 23 octobre 2012

Où passer son CPLH, en France ou à l'étranger ?



Tout le monde se pose la question !!! 
Et si, pour économiser de l’argent et pourquoi pas du temps, je passais mon CPL-H à l’étranger, au Canada, voire même aux Etats-Unis. 
Oui Mais !!!! …

Les écoles vous promettent monts et merveilles pour valider votre CPLH de l’autre coté de la planète afin de gagner en timing (le CPL se prépare en moins d’heures qu’en Europe) et évidemment en termes de coût. 

Si vous souhaitez rester de l’autre coté de la planète, pas de problème, je ne connais pas l’état du marché de l’emploi, ce doit être plus difficile qu’avant, l’effet crise oblige, mais bon je ne vais pas m’avancer sur ce sujet que je ne connais pas.

En revanche, si vous souhaitez rentrer en Europe, en France, sachez qu’il faudra revalider tous les acquis et avoir les minima exigés par la DGAC, validation des tests théoriques ainsi que la pratique suite à un ré-entrainement. (Voir un prochain article sur les reconversions de licences CPLH étrangères). 


Bref, rapidement, oui, pour des questions de coût et pourquoi pas de langue, faire monter ses heures, ou faire du vol montagne aux US ou au Canada, oui à 100%. 
Mais si vous souhaitez revenir en France pour travailler, passez toutes les épreuves pratiques et théoriques en France, ce sera beaucoup plus simple pour revenir par la suite !!!

mercredi 10 octobre 2012

Le renversement dynamique



Terminologie : en quoi consiste un renversement lorsque l’on parle hélicoptère ?
C’est le basculement latéral de la machine, avec en général destruction de la cellule. Elle fait l’objet d’une SN (Safety Notice) Robinson.
Quelques vidéos pour illustrer le phénomène :

Avant de voir le renversement dynamique, voyons tout d’abord en quoi consiste le renversement statique.
Statique = hélicoptère moteur éteint, pales arrêtées.
Si l’un des patins s’affaisse (affaissement du sol, remorquage, etc…), si le centre de gravité bascule de 42° (valeur généralement donnée), et bien, il passe au-delà du patin et l’hélicoptère bascule sur la tranche.

Dynamique : le moteur est en route et les pales tournent.
L’hélicoptère va pivoter autour du patin (en général le droit sur les Robinsons) et les forces de tractions du rotor principal font basculer la cellule (sur la droite) dès 15° sans pouvoir rattraper le phénomène par du manche cyclique sur la gauche. Cet angle critique peut être très rapidement atteint lors d’une mauvaise mise en stationnaire par exemple.
Que se passe-t-il ? Et comment de 42° en renversement statique, on passe à 15° de renversement dynamique ?

Pour qu’il y ait renversement dynamique, il faut un point de pivot (c’est le patin qui va s’accrocher au sol au lieu de glisser latéralement), une force de sustentation qui va « alléger » l’hélicoptère sur les patins et le rendre plus vulnérable à ce phénomène, ainsi qu'une force de traction latérale.

Que se passe-t-il ?
Machine en route, pilote concentré pour la mise en stationnaire.
En tirant le pas général (PG) une force vers le haut de traction va apparaitre et la force de traction du RAC (Rotor Anti-Couple) va se faire ressentir et va avoir tendance à faire glisser l’hélicoptère vers la droite. Si aucune correction n’est apportée, au mieux, l’hélicoptère glisse un peu sur la droite, au pire, il pivote sur le patin droit sur un obstacle au sol.
Un coup de cyclique à gauche, au-delà de 15° ne sera pas suffisant pour refaire basculer la machine sur ses deux patins.
Plus le pilote tire le PG, plus le centre de gravité se trouve en hauteur et plus rapidement le basculement se produit. De plus la résulante des deux forces (sustentation du rotor principal et traction vers la droite du RAC) s'en retrouve accrue.


ACTIONS : tout de suite baisser le pas général !!!!
Causes :
  • Mise en stationnaire trop rapide
  • Pas assez de manche à gauche dès le début de la mise en stationnaire
  • Le pilote se laisse emmener par l’hélicoptère

Facteurs aggravants :
  • Pente vers la droite
  • Vent de la gauche
  • Nature du sol (mottes de terre)
  • Mauvais centrage (lors d’un vol solo)

BILAN :
  • Prendre son temps pour la mise en stationnaire.
  • Mise en stationnaire en 2 temps (1/léger sur les patins, 2/mise en stationnaire)
  • Analyser dès l’arrivé dans la cellule, lors de votre prévol, la nature du terrain, le dévers possible.

lundi 8 octobre 2012

Le Vortex



Bonjour à tous,

Nous allons aujourd’hui laisser tomber la théorie et le blabla pour parler de notre premier post sur les phénomènes dangereux : LE VORTEX

Oui, il y a des dangers liés à cette activité, inutile de le cacher. Le principe d’un bon enseignement étant de connaitre ces dangers, afin d’éviter de se mettre dans des situations conduisant à des soucis à gérer. Si malheureusement le temps à joué contre vous et que vous êtes dans une situation d’urgence, comment vous sortir de cette passe délicate ?

Quels sont les symptômes du vortex ? Aussi appelé par certain un enfoncement en puissance.
C’est un enfoncement de l’appareil en vol avec un taux de chute important alors que le pas général (que vous tenez de la main gauche et qui sert à gérer votre hauteur) est levé.
En principe, et pour faire simple dans un premier temps, si on lève le pas général (PG), l’hélicoptère monte et si on descend le PG, et bien miracle…. L’hélicoptère descend.
En cas de mise en situation de vortex, l’hélico « tombe » et malgré le PG tiré vers le haut, rien n’y fait.

Voyons en quoi consiste ce phénomène.
Quelques vidéos en anglais :
à 6 :36….

Le principe est que votre flux d’air qui vous apporte de la portance, doit être, en vol normal stabilisé du haut vers le bas, traversant le rotor reviens dans le rotor principal. L’air que vous venez d’éjecter vers le bas reviens dans les pales qui n’ont plus d’air « neuf ». On perd complètement la portance, c’est la pomme de M. Isaac Newton !

Voyons dans quelles circonstances cela arrive :
Vous avez compris que votre rotor principal qui vous assure la sustentation de l’aéronef est prit dans ses propres remous d’air. C’est pour cela que vous êtes en perte de portance.
Il faut donc que l’hélicoptère soit en légère descente (on appelle la Vz, la vitesse de montée ou de descente). Si Vz est positif (200ft/min, 500ft/min, etc.. ) alors on monte, si la Vz est négative (-100ft/min, -800ft/min, etc… ) on descend. 
 


En très légère descente, (environ -200ft/min) alors nous n’avons pas ce phénomène.
En très grande descente (-1000ft/min) on est en total flux inversé (flux d’air de bas en haut, comme en autorotation) alors aucun risque.
Mais lorsque nous sommes entre -300ft/min et -900ft/min, il y a danger.


Il faut aussi un autre paramètre car, si l’on est en vitesse de descente moyenne (-500ft/min), mais que l’on avance rapidement (ex : 60kt – ce sont les paramètres de descente standard en hélicoptère), aucun risque non plus car grâce à votre vitesse de translation horizontale, de l’air « frais » entre dans votre rotor, vous n’êtes pas dans votre remous.
L’autre paramètre auquel il faut donc tenir compte, c’est la vitesse Vi (vitesse indiquée au badin) dans la masse d’air. 

Si vous êtes en stationnaire dans la masse d’air avec une légère descente ==> Risque.
Voir articles :

En Robinson, on vous apprendra :
Si votre vitesse est < 30kts (en plus l’anémomètre n’est plus très précis à ces vitesses peu élevées), alors votre vario Vz < -300ft/min. Vous devez descendre avec un taux de chute à -100ft/min ou -200ft/min. Sinon il y a risque.

Comment le reconnaitre ?
Selon les hélicos, cela peut varier un peu.

  •    Les ficelles de défilement de l’air sur la bulle, ne sont plus droites, mais volent au vent et vont vers le bas
  •   Les commandes deviennent molles.
  •   Vous tombez !!
  •   Vi <30kts
  •    Vz faible (attention au retard d’affichage du vario !! c’est trompeur)


Comment s’en sortir ?
Vous êtes bas, en phase d’atterrissage, en vent arrière, parce que pas le choix ou parce que vous n’avez pas fait attention, votre manque de hauteur ne permettra pas un rattrapage fiable.
En revanche, si cela vous arrive et que vous êtes en hauteur (vous faites du vol photo (réservé aux pilotes pros), beaucoup de stationnaire, la machine s’enfonce légèrement pour se mettre doucement et surement en vortex), et bien la procédure de Robinson est d’immédiatement mettre du manche en avant pour reprendre de la vitesse et donc de l’air « neuf ».
Certains préconisent aussi de mettre du PG en bas, mais si vous n’êtes pas trop haut, alors PG en bas + cyclique en avant vous allez perdre beaucoup de hauteur. Voyez ce que vous apprend votre instructeur.

Sur des machines lourdes, la commande de cyclique étant toute molle, mettre du manche en avant n’aura aucun effet, la seule façon de sortir de cette situation est de baisser le PG pour se mettre en autorotation puis de repartir en avant par la suite, mais il faut, vous l’aurez compris, pas mal de hauteur.
Lorsque vous mettez du cyclique en avant, vous sortez tout de suite de vos remous, donc aucun problème, vous reprenez de la portance.

J’espère que ces explications ont été claires.
Encore une fois, savoir ne pas s’approcher des limites de l’hélicoptère pour ne pas avoir à gérer des situations d’urgence et de stress. Pas de vol à moins de 500ft/sol, pas d’approche lente en vent arrière, et pas de stationnaire hors effet de sol !!

A bientôt…

mardi 2 octobre 2012

Le PPL-H pratique - Le jour du test !!


Il va bien falloir y passer un jour ou l'autre...

L'examen tant attendu (redouté), après des mois d'entraînement, d'acharnement, etc... On espère que la météo sera clémente, pas trop de vent, un petit CAVOK serait le bien venu... oui mais ce n'est pas toujours possible malheureusement pour vous. Ne vous inquiétez pas, si vos instructeurs vous présentent, c'est que vous êtes apte !!

Vous avez dû faire un test blanc en vol quelques jours avant, vous connaissez vos qualités, vos points faibles.

Bref, passons cette étape de tracas interne, nous allons plutôt voir dans ce post le déroulement "traditionnel" d'un test en vol.

Tout d'abord, encore une fois pour vous rassurer peut être, mais l'examinateur (le F.E.H - flight examinator Helicopter) qui vient pour vous tester, vient vérifier votre aptitude à piloter en sécurité pour vous, pour vos passagers ainsi que pour l'aéronef. Il aura avec lui toute une check list d'exercices à vous faire faire.

Oui vous ferez des erreurs le jour du test, inutile de le cacher notre examinateur qui s'en apercevra surement avant vous !
L'important c'est de le réaliser, de le dire et de trouver une solution. (ex : vous vous perdez lors de la nav, mauvaise altitude, mauvaise vitesse etc...)

Avez-vous bien dormi, probablement non, un peu de stress positif c'est toujours bon, ça aide à se concentrer un peu... Attention pas trop de stress non plus !!
La météo est prise, vous corrigez les caps et temps de vol par rapport à votre navigation donnée quelques jours auparavant.
Les Notam sont-ils à jour, de avitaillement partout, pas de ZIT créée au dernier moment ???

Votre FE arrive, il vous mettra en confiance, vous expliquera sa manière de procéder et ce qu'il attend de vous et de ce test.
Vérification de votre navigation, quelques questions théoriques en rapport avec celle-ci. Les symboles, les légendes des cartes, vérifications des notams sur les aérodromes etc...

Quelle météo sur le parcours, analyse de votre log de nav, les routes, les caps, la dérive, etc.... encore quelques questions théoriques.... 

Vous êtes prêt à partir ??? ohhh non, et les papiers de l'hélico ?? avez-vous l'ensemble des papiers nécessaires à bord ? Certificats d'immatriculation, d'assurance, fiche de pesée etc... (je vous laisse rechercher la liste des papiers devant se trouver à bord).
En parlant de fiche de pesée, avez vous calculé votre masse & centrage ?

Cette fois-ci c'est bon, vous partez vers la machine, visite pré-vol, encore quelques questions afin de vérifier si vous connaissez bien le type d'hélicoptère sur lequel vous volez depuis quelques mois

Mise en route, c'est parti !!
En général, vous commencez par une navigation où il ne se passera pas grand chose en terme de pannes fictives et autre délectation de FI/FE... pas de stress, juste une petite nav, comme vous avez eu l'habitude de faire, Cap / Repère / Montre comme on dit.
Et oui, pas de GPS pour le test en vol !! Et puis pour le fun, un petit déroutement pour changer d'endroit.

Approche d'un terrain contrôlé, puis d'un terrain en auto-info .... Puis vous allez passer à la mania de l'hélicoptère. Exercices au sol, pannes en tout genre, autorotations etc.. la totale, vous allez sortir du test rincé !!! comme tout le monde quoi.

Après environ 2 hrs de vol, vous aller rentrer, avec peut être un réflexe panne ou deux sur le trajet afin de garder toute votre attention jusqu'à la fin du vol.

Alors, comment ça c'est passé ?? content de vous ou pas ? Dé-brief avec le FE afin de valider ou pas vos acquis. Si c'est bon, le FE vous remettra un document valable 2 mois afin de pouvoir voler seul, officiellement, de vos propres ailes / pales...

Encore une fois, le testeur n'est là que pour s'assurer que vous savez maîtriser la machine correctement pour voler en sécurité pour vous et les autres, il n'est pas là pour vous "planté" !! si vous êtes propre dans vos manips, il n'y aura pas de problèmes.

Allez, on arrête de vous effrayer plus, place au plaisir du vol.

Les informations officielles DGAC sur le lien suivant

Fly safe